Un petit tour au chateau rouge, fier et hautain au fond de Barla, un petit tour au bosquet, champêtre et acceuillant... Une petite moisson pour un voleur, quoique.
Il y avait du potentiel là-dedans, mon instinct de chapardeur me le disait.
Mais voilà, il y a des choses que l'on ne peut pas faire tout seul. Et les meilleures combines se font toujours à deux.
Rentré donc au volcan, je me demande qui je vais bien pouvoir inviter à cette future orgie de gopis et de liberté.
Eux, j'les aime pas. Lui, il risque de m'arracher la tête avant que je ne parle. Elle, elle a l'air de faire de bien jolis rêves, je serais méchant de lui en tirer. Ceux-là, trop fatigués, ils me ralentiront... Mon choix était en fait déjà fait, et chaque alternative que je vois ne fait que le confirmer.
Une demoiselle, fière, agile, rapide, en un mot féline, mais aussi pleine de la volonté de devenir la meilleure voleuse... Pas évident, mais c'est en forgeant qu'on devient forgeronne hein!
Bon, de mes précédentes approches, la félys n'est pas évidente à manoeuvrer, et le fait d'être un mec n'est pas en ma faveur. Mais après tout, qui ne risque rien n'a rien.
Je vais la trouver, lui explique. Elle semble convaincue, quoique légèrement pessimiste. La balade que nous faisons alors a tout le loisir de lui rendre le sourire. Des gopis, des tours de main, l'étude des techniques de l'autre, quelques combines exécutées à deux sur des proies non-consentantes mais particulièrement amicales pour nos porte-monnaies...
Contents de nous, nous rentrons au repaire, par quelques chemins détournés, pour brouiller les pistes.
Alors que j'arrive, je la vois venir à ma rencontre sans un mot, mais le regard décidé. Une liqueur de blob, un remerciement à demi-mot, et nous trinquons...
Je sens bien qu'il lui en coûte à sa fierté, de faire ce geste envers moi. Et je l'apprécie d'autant plus. Je lui réponds d'un sourire, et bois à mon tour.
Ah, ça fait du bien de se rincer le gosier après une telle balade! Un grand merci à toi pour cette idée!
Ahlàlà, tu as vu cet espèce de barbare, qui avait du mal à bouger tellement ses bourses étaient remplies de gopis? Nous avons bien fait de le délester de tout ça, il a dû se sentir bien plus léger après!
Il n'y a vraiment rien de tel qu'une descente vers le bosquet pour se sentir fort et libre encore! Oui, moi j'aime m'entrainer au repaire, il y a tellement de chose à apprendre encore, rien qu'à s'exercer sur les collègues, mais quand même, débusquer des cibles, les amadouer, tricher leur attention, et partir avec leurs économies, ça a un sel tout particulier.
Chaque fois que je suis avec elle, il y a des questions qui me brûlent les lèvres. Des questions qu'elle ne me permettra pas de poser. Rien que le fait de me retrouver tout seul avec elle ici, c'est un privilège que je ne peux pas encore me permettre d'abuser.
Pourtant... Qu'est-ce qui rapproche plus deux êtres que cette balade ensemble? La même adrénaline qui courre dans nos veines, la même attention à fleur de peau, la mécanique bien huilée de deux professionnels qui ont besoin l'un de l'autre, la même exaltation de la réussite, la même liberté, la même égalité...